Essai d’analyse du geste de fumer (partie 1)


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En ces temps, il est grand temps d’essayer de comprendre un peu mieux pourquoi je fume, et pourquoi j’ai pris cette habitude.

Mais avant, je vais tenter d’esquisser une analyse des opérations qui me conduisent, à chaque fois, à opérer ce geste.

1. La vie de fumeur est une vie qui consiste notamment à penser-fumer ou à penser à fumer. Après la dernière cigarette, un certain laps de temps s’écoule, et puis, à nouveau, l’idée de consommer une plante revient.
2. Alors, il s’agit d’aller chercher son matériel de fumeur, clopes toutes faites ou tabac + filtres + feuilles.
3. Puis, vient l’opération de fumer. Allumer à l’aide d’un briquet la cigarette ou le cigarillo, puis aspirer. Puis, au terme de l’opération, jeter le mégot.
Le fumeur laisse une trace. Il sent le tabac.

J’ai répété cette opération un nombre invraisemblable de fois.

Alors, vient l’idée d’écrire cette expérience ou d’écrire à propos de cette pratique, qualifiée d’addictive.
Ecrire, peut-être, pour ne plus fumer.
Ecrire, déjà, pour moins fumer.

La vie du fumeur consiste aussi à penser à s’approvisionner en tabac.

La vie du fumeur consiste à fumer sa vie.
A fumer, ça vit. Qu’est-ce qui vit à fumer tant ? Qu’est-ce que nous essayons, nous, fumeur, à faire vivre en brulant de la plante ? A faire vivre un feu ?

J’ai commençé à fumer il y a pas mal de temps.
J’ai fumé pas mal mon temps.
J’ai fumé du temps.
Du temps est parti en fumé.

Essentiellement, fumer est un temps de transition. Fumer entre deux cours, fumer entre deux processus ou actions.
Mais fumer est aussi une action effectuée en même temps que la conversation.

Fumer est un processus qui consiste à se servir de son briquet pour faire de la fumée avec sa bouche.
Ou d’allumettes.
J’hésite.
Je vais essayer.
Je vais essayer de penser à ce que je fais quand je fume.
Je vais essayer de penser à ce que je fume quand je fume.
Je vais penser au tabac que je brûle quand je fume.

En ai-je vraiment besoin ?
Le tabac a-t-il besoin de moi ?

Arrêter de fumer.
Fumer d’arrêter.
Il y a non-sens.

Un temps j’ai arrêté.
J’ai eu une volonté forte.
Puis la tentation est revenue.
Je recommençais à fumer des cigarillos dans les champs alentours en contemplant le paysage.

Il y a fumer en marchant.
Il y a fumer en conduisant.
Il y a fumer en parlant.
Il n’y a pas fumer en dormant.
Il y a se lever avec la première clope.
Première des opérations de la journée après le roulage.
Il y a fumer avant de se coucher.
Pourquoi fumer tout le temps ?
Je fume le temps tout le temps.
Le temps part en fumée.
L’acte de fumer est manifestement une routine. Une opération.
Qui fait beaucoup parler les gens autours.

3 commentaires


Julien

Moi aussi j'aimerais comprendre de quoi il s'agit (ça git) dans cette activité... pour peut-être essayer d'arrêter. Le corps est attaqué, une servitude, un réconfort. Besoin de réconfort...

Julien

Nous ne naissons pas en fumant, nous tombons dessus, ou cela nous tombe dessus. Ma mère fumait beaucoup, mon père aussi. Comment se déshabituer d'une habitude ? Accepter l'inconfort ? La nicotine dans le corps...

Ebest

https://www.youtube.com/watch?v=RHPcVY6jSG4

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