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Posture de Dernière Instance. Il est toujours possible, au philosophe, de porter un regard sur ses pensées. L'examen d'une pensée peut consister en la recherche qui vise à savoir si cette pensée est nécessaire, savoir si elle s'impose ou si elle pourrait ne pas être considérée comme valable. Ainsi, le philosophe cherche à savoir si ce qu'il pense est valable universellement. Une pensée, cela s'examine. La philosophie cherchera à déterminer quelles opérations sont nécessaires pour cela mais aussi les opérateurs qui l'effectueront. Il faut déjà avoir une pensée. Mais, le philosophe se posera la question d'identifier Celui qui pense. Il pourra, le cas échéant, chercher à en savoir plus sur lui-même en tant qu'il cherche à savoir ce qu'est la pensée. C'est ainsi qu'il arrivera peut-être un moment où il se dira qu'il est celui qui se pose la question de son être en pensant. C'est en pensant qu'il pense qu'il cherchera à se déterminer comme étant un être qui ne sait pas ce qu'il est et qui doit finir par le savoir en le déterminant. Le philosophe est donc celui qui cherche à déterminer son être par la pensée. C'est par la pensée de ce que je suis que j'arriverai à savoir ce que je suis et que je deviendrai peut-être qui je suis... qui je suis vraiment. Mais c'est aussi par la pensée pensante que le philosophe va déterminer le mode d'être de la pensée elle-même, c'est-à-dire la manière dont la pensée, pour être une pensée véritable, doit être... une pensée conforme à l'être ou à l'étantité de l'être. La pensée demande ainsi : qu'est-ce qu'être ? Et pose ainsi l'être comme ce qui est en rapport à la pensée. La pensée est la pensée de l'être, mais aussi de l'être de la pensée, mais un être qui commence par ignorer qui il est ou ce qu'il est et que la pensée a pour mission de révéler en son être. C'est ainsi que pour un philosophe, il y a toujours, pour un homme, à chercher ce qu'il est en le pensant. C'est ainsi que j'ai à penser à mon être dans un rapport à Soi qui finira par réaliser une connaissance de Soi. Ce rapport que j'ai à moi-même est le rapport réel que le Je entretient avec la pensée, pensée et Je se co-déterminant dans l'être. Tout cela peut paraître bizarre : Le je existe-t-il vraiment ? Et qu'en est-il de la pensée ? Que serait une pensée pour qui la pensée n'existe pas puisque Je ne la voit pas ? Une pensée pour qui il n'y aurait que de la matière puisque Je sait que la matière est seule réelle, puisqu'il n'y aurait de réel, que la matière dans un monde ? Comment vais-je me certifier à moi-même que je suis bien réel avant de penser ? Il faudra alors poser que le Je ou le Moi est Réel et qu'il n'a pas pour fonction de penser. Le Réel que la pensée ne détermine pas. Se dégagent ainsi deux postures : une pensée qui pense pouvoir déterminer le Réel en le questionnant, et une posture qui détermine la pensée sans questions en posant en un acte d'ultimation le Réel comme Dernière Instance. En cette dernière posture, une posture non-philosophique, c'est la philosophie qui est examinée plutôt que l'homme lui-même... elle est examinée en-homme qui n'est pas l'examinateur de ses pensées, et qui, pour ainsi dire n'est pas, mais n'est Rien que Réel. Je n'examine donc pas mes pensées pour connaître mon être et pour le transformer... j'examine des pensées philosophiques en les transformant.