Bouger nos pensées qui veulent nous bouger.


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Vivre dans la société, la relation avec des êtres et avec des choses.

La représentation de nos relations avec les êtres humains est accompagnée d'une représentation de nous-mêmes éprouvant l'expérience de cette relation. Il y a l'événement d'une relation avec autrui, la représentation de cette relation et le moi qui se la représente. Voilà un système mondain qui prétend représenter le Réel adéquatement au Réel.

Ensuite, il y a l'idée politique de modifier la réalité de l'événement dans le Réel dans lequel nous serions.

Récapitulons : Nous serions dans le Réel d'un monde où nous aurions à transformer les relations que nous entretiendrions avec d'autres qui auraient à transformer leurs relations, c'est à dire à la fois les manières d'être avec et la manière de sentir dans l'expérience de cette relation.

Nous prenons ce corps théorique comme un extrait d'une séquence de pensée sur laquelle nous allons maintenant opérer une série de modifications. Nous allons faire être autrement cette séquence pour en dire quelque chose d'autre, pour dire quelque chose de cet objet qui n'obéisse pas à la manière dont cet objet se présente à nous.

1. L'expérience de vivre une expérience dans la société est une expérience qui se pense. Qui se pense avant l'expérience de la vivre, mais aussi pendant et après. Cette pensée de l'expérience est une épreuve au cours de laquelle je suis censé me dire quelque chose au sujet de ce que je vois et de ce que j'éprouve, une expérience de la pensée au cours de laquelle j'opine. Je construis une série d'opinions à propos du monde dans lequel je vis, et à propos des êtres avec lesquels la vie m'a fait être avec. Mais je me fais aussi une idée ou une opinion de la vie qui me fait être avec les êtres. C'est ainsi que j'en viens à me dire que la vie en moi ou le monde me fait vivre des expériences à propos desquels je pense ce que je pense, et me donne à penser quelque chose au sujet de cette vie. La vie me fait vivre et me fait penser ce que je pense. Elle me fait penser ce que je pense penser à propos d'elle comme elle me fait penser ce que je n'ose pas penser, et que je refoule faute d'oser vraiment le penser. Il y a des pensées que l'on n'ose pas penser à propos de la vie en nous qui nous fait penser, comme si la vie n'osait pas nous faire penser ce qu'elle pense d'elle-même. Ainsi, la vie vit et la vie pense, la vie nous fait vivre et la vie nous fait penser, elle pense et vit notre vie en nous. Nous vivons la vie en elle. L'expérience de changer la vie devra passer par la vie qui pensera changer la vie en nous. Mais pour que la vie pense changer la vie en nous, il faudra lui donner à vouloir changer notre vie, il faudra changer la vie. Ainsi, l'homme est dit changer la vie en lui et la vie est dite changer l'homme en elle. L'homme change la vie qui le change. La vie change l'homme qui la change. La vie change la vie de l'homme qui change sa vie. L'homme change la vie de la vie qui le change.
2. Mais il y a l'homme qui ne change pas sa vie et qui répète. La vie détermine l'homme à répéter les mêmes séquences et les mêmes expériences, les mêmes discours, les mêmes pensées au cours des mêmes expériences. L'homme souffre ainsi. La vie souffre en l'homme et l'homme souffre dans la vie. Il pense changer mais sa manière de penser changer ne change jamais. Il répète sans arrêt la même façon de penser changer, il ne change donc pas fondamentalement sa vie parce qu'il répète une façon de penser changer qui est toujours identique.
3. Voilà que lui vient l'idée de penser changer autrement en pensant autrement sa pensée ou en prenant recul par rapport à la pensée qu'il pense et qui le pense. Car l'homme a une pensée qu'il pense et qui le pense. Dans ce système, il ne sait pas que cette pensée pense le penser réellement pour le changer réellement. L'homme qui pense changer réellement est pensé par une pensée qui pense le penser réellement pour le transformer. Il se pense et est pensé par cette pensée... il est à la fois le sujet actif de la pensée en même temps qu'il est l'objet passif de cette pensée. Cette pensée pense penser son être, elle croit modifier son être dans le monde et se charge de penser son être dans ce monde dans lequel elle se figure qu'il est. C'est une pensée du moi qui se pense et qui est pensé par la pensée qu'il produit de lui-même et qui opère une transformation de son être et des pensées qu'il a. Il a des pensées de transformation de son être. Il est cet être qui se pense pensé par une pensée qu'il pense... Et cet homme est le philosophe que chacun nous sommes.
4. Mais nous n'avons pas que des pensées de philosophes. Pour cela, nous devons transformer cette pensée qui se nomme politique philosophique, l'obsession ou le désir de se transformer ou de se transformer. Cette transformation est une détermination de la philosophie pour une pensée qui n'est plus complètement philosophique de ne pas croire transformer l'homme par le désir philosophique toujours actif de le transformer. Nous bougeons alors la philosophie.

2 commentaires


Julien

Vraiment bien. Toi qui disais que la non philosophie ne peut pas s'exemplifier, voila pourtant un bon exemple de ce qui est possible. Qu'en penses-tu ? J'aime beaucoup la mise en avant du dispositif mis en oeuvre.

Anonyme

L'homme change la vie de la vie qui le change.

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