Remarques et sentences mêlées à propos de l’idée d’enquête générique en milieu culinaire


Tags : remarque, programme, défense

La question qui se pose, au sujet d’une enquête, est de savoir qui la programme et dans quel but. Est-ce la défense d’un groupe en particulier, ou la quête de l’intérêt général qui la prescrit ? Ensuite, on peut se demander que peuvent venir faire ici des questions sur l’intérêt général dans le cadre d’une recherche sur le milieu culinaire ? Je voudrais ici mettre l’accent sur la relation entre le personnage conceptuel du sujet mangeant et le personnage conceptuel du sujet pensant. On pourrait dire que le sujet pensant et le sujet mangeant sont le même puisque le sujet pense ce qu’il mange. Plus incongrue serait la position d’un sujet qui mange ce qu’il pense. Dans la physio-logie, il y a la mise en relation de l’appareil digestif, de la bouche qui est faite pour parler et pour manger, et du cerveau. Il peut y avoir là, conflit apparent. Rappelons qu’une enquête peut avoir plusieurs formes : policière (Deleuze), journalistique, parlementaire, ou de Justice. Une enquête en général est commandée par la nécessité de savoir quelque chose à propos d’un sujet. Ici, il s’agit de comprendre quelque chose au sujet du milieu culinaire, du milieu qui est à décrire comme tout ce qui a trait à la nourriture, aux nourritures de l’esprit et aux nourriture du corps, au principe de leur production, et au principe de leur consommation. Il existe des connexions entre divers domaines : la politique et la nourriture, la spiritualité et la nourriture, la pensée et la nourriture, l’éthique et la nourriture etc. des sortes d’amalgames que nous pourrions tester éventuellement. Il existe une prise de nourriture. La prise de nourriture comme la conséquence du besoin de se nourrir. Le don de nourriture est plutôt la conséquence du besoin de nourrir celui qui a faim. Souvent, il est question de rapport à la nourriture : boulimie ou anorexie. Bien manger. Ne pas assez manger. Trop manger. Il y a aussi : manger varié, manger de manière monotone… manger seul… manger accompagné… Il y a aussi : lire seul, penser seul, penser monotone, penser accompagné. Le principe d’une réflexion sur la nourriture est celui d’un homme pensant à ce qu’il mange, à qui lui prépare le repas ou qui se préparant un repas pense à ce qu’il fait. Il existe dans nos sociétés contemporaines une exhortation à bien manger ainsi qu’une ribambelle de mots d’ordre qui consistent à discipliner notre goût et à ne pas manger n’importe quoi. Manger n’importe quoi est le signe d’une inattention au terre-à-terre… une inattention du penseur à la terre ainsi qu’à ceux qui produisent les nourritures ou les aliments… Le supermarché propose des produits alimentaires de toutes sortes. Un penseur de type schizo-analytique peut y entreprendre une expérimentation visant à créer une nouvelle terre en étant sur place. Parfois, le supermarché peut paraître si triste. Les caissières harassées. Les bip-bip lancinant. Tout cet arrière fond. Et bientôt : voir cette prodigieuse abondance de nourriture et cette faim (Marx) qui grandit. Il y a les affamés, il y a les repus… Le conflit des affamés et des repus est un conflit multi-séculaire, un conflit anthropo-logique et politique… Puisqu’il faut travailler pour manger, dit-on… beaucoup travailler pour beaucoup manger ? Peu travailler pour manger peu ? Il y a aussi servir le repas et être servi. Être servi toujours peut créer une sorte d’indisposition, une gêne, comme servir toujours peut, à la fin, créer ce que l’on appel : un ras-le-bol… Qui nous fait penser au bol alimentaire… Nous sommes des gastriques ou des cérébraux, des cérébraux gastriques ou des gastro-cérébraux… Il en est qui peignent la nourriture, qui la prennent en photo, et il en est d’autres, ou les mêmes parfois, qui font les deux… il y a ceux qui oublient ce qu’ils mangent et d’autres mangent ce qu’ils oublient… Nous pourrions peut-être faire une pause… Pour essayer de voir ce que nous venons de faire ici, comme enquête générique… Nous pensons que nous mangeons… Nous mangeons que nous pensons…. Penser = manger Il est tout aussi important de penser que de manger. Certains pensent avant de manger. Certain mangent avant de penser. Il y a les grands et les petits. Dans les deux domaines. Il y a aussi boire. Boire et manger dans le domaine de la philosophie mais aussi de l’anthropologie. Nous vivons dans une sorte d’abondance philosophique où les penseurs et les cuisiniers commencent à s’allier pour proposer des menus à la fois satisfaisants sur le plan intellectuel et sur le plan gastronomique… Des menus qui permettent aussi de nourrir ceux qui n’ont pas accès à… La philosophie paraît inaccessible. Instincts et institutions il y a ce qui s’appelle réveil et sommeil. La souplesse et la rigidité. Avec la question : un ordinateur a-t-il un appareil digestif ? (Deleuze) et pas seulement une mémoire vive ou morte ?

3 commentaires


G.s

On dort mieux le ventre plein, paraît-il. Un big mac!! :)

G.s

En 1985, j'ai mangé 5 frcs, en une pièce, malheureusement je crois que je l'ai toujours pas digérée ;) :)

G.s

En 1985, j'ai mangé 5 frcs, en une pièce, malheureusement je crois que je l'ai toujours pas digérée ;) :)

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