Tags : été, approche
1. D’un temps qui n’est pas encore maintenant tu peux dire quelque chose. Et peut-être que ce que tu en dis maintenant se verra ou ne se verra pas réaliser. Quelque chose se réalisera, on le sait d’un certain savoir, peut-être aussi à force d’habitude pour le croire. Les plans et les projets des uns et des autres dans l’élément de la discorde des uns contre les autres auront lieu, ou non. Les calendriers, les agenda, ne font pas encore l’objet d’un retoquage massif… chacun vaquera à ce qui l’occupe : et ce qui nous occupe est de savoir à quoi nous vaquerons. Et nous vaquerons à quoi : à la vie que nous sommes capable de vivre au moment de le vivre.
2. Eté chaleurs, langueurs, nous fait parfois poussifs. Eté fait repos des vacanciers, et non pas des saisonniers. La règle, une certaine itinérance dans les zones dédiées, vers une région du pays ou ailleurs, hors frontières. Eté interstice entre la sortie et la rentrée, rentrée que l’on attendait pincement au cœur. Texture d’un temps à part, d’un temps autre qu’il va falloir habiter et vivre, si possible en bonne et due forme : bon été, bonne rentrée. Inversement : sale été, sale rentrée ? On peut en discuter.
3. Eté est maintenant toutes sortes d’images mentales de toutes sortes : difficile de faire tri. Galets, eaux bouillonnantes, parasol, crèmes. Eté des soirées agitées des soirées alcoolisées. Eté des embouteillages et de la hâte d’arriver à bon port. Parasols, été à camper, dans la pinède ou ailleurs : été comme mixte de transit et/ou sédentarité. Il a été décidé que l’été on irait ailleurs, peut-être pas si loin, mais ailleurs tout de même. Tout un été ne peut se dire en juin, maintenant, on se fait tout de même une sorte de canevas des situations probables quitte à entrevoir l’improbable.
4. L’objet faisant objet d’une certaine anticipation, projection de soi dans le bientôt : tu te dis : que veux-je faire : faire de l’été un poème. Faire ce poème de l’été. Fonction de ta philosophie du temps-été. Moment de se mettre un peu à l’écoute d’un désir : une sorte de désir de vivre l’été en accord avec le désir. S’accorder désirant, avec un été dont l’image projetée correspond pour nous à l’expérience voulue comme voulue. Tu te dis : voilà ce que je désire faire : cela se précise, ou pas.
5. Une séquence estivale est à l’approche, suivie des autres, l’automnale etc. Les uns les autres ont plus ou moins leurs plans, chacun sait semble-t-il ce qu’il désire, ou ce qu’il ne désire pas. Peut-être que l’on sait ce que nous ne désirons pas vivre : on ne peut pas non plus se l’expliquer sans trembler un peu : puisse l’été bien se passer, puisse ce temps passé à vaquer bien se dérouler, puissé-je vivre ce moment attendu depuis si longtemps comme je le veux, reposant..
6. Il y a le peuple qui a des vacances et le peuple des sans vacances. Parmi ceux-ci, il y ceux que tout interdit de vaquer parce qu’ils n’en ont pas, dirons-nous le profil. Peuple des insomniaques aux nuits toujours trop longues. Peuple de ceux qui ne s’arrêtent jamais, non pas tant par volonté, mais comme par mégarde, par accident de la vie. Peuple des sans travail, peuple des demandeurs d’emploi qui, dans la recherche, sont assignés à chercher…