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« Chacun a des souvenirs cinématographiques comme il a des souvenirs livresques comme il a des souvenirs, des images-souvenirs de tant de toiles vues dans les musées, des images de galeries commerciales et des souvenirs de supermarché parlant de télé.
Tu penses à un bon film, à la personne qui te l’a conseillé : et tu l’entends encore te dire : vois ce film, vois cette émission télé, vois cette photo, vois cette image des choses, cette manière de dévisager les paysages pour les envisager.
Envisages maintenant un paysage comme dans une séance de so(u)phro, une lande ou un parc et toutes sortes de lignes de chemins de fers et des herbes poussant entre chaque entrave.
Tu te transportes ailleurs, en imagination-fantasme, ailleurs qu’ici ailleurs que maintenant, dans le moment d’être maintenant, ce mouvement d’un être qui n’est que ton être à toi, pour peu que tu puisses te reconnaître comme un Hêtre.
Et la télé, et l’ordinateur, et la console, et tout cela qui parfois te détourne des maintenant, ces maintenant à dériver ailleurs qu’ici, dans l’attente d’être enfin mieux qu’hier.
Un moyen de vouvoyer le temps, tant qu’il est encore temps pour un principe de non-voisinage, toi le voisin de la mésange du corbeau et du pic.
Un souvenir de ces films, un souvenir de souvenirs de films, quand il te plaît de ne pas le voir trop vite.
Et des titres, des titrage, le bon triste pour du bon temps que parfois nous prenons, honteux de ne pas faire vite toujours tout le temps comme il faudrait être rapide.
Rapide dans ton zen à toi, oui, trouve toi zen, trouve ton zen, assis debout, face à la toile, face aux images.
Tu meubles un temps : un temps à passer à chercher comment s’y meubler, s’y ameubler, et tu te transforme en étagère à confiture.
Ça paraît, tout cela, d’un absurde surréaliste dont vous êtes le héros, le héros qui film son rapport au film.
Le casting de ta vie s’est fait selon une certaine guise à ne pas trop rappeler.